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Approfondissements sur le bonheur

Auteurs classées par ordre alphabétique.

Aristote

Aristote a vécu en Grèce de 384 à 322. Après la mort de son père, Nicomaque, médecin distingué et ami de plusieurs rois, Aristote se fixe à Athènes et suit durant vingt ans les leçons de Platon. L'Académie de Platon est alors organisé comme une véritable université, avec une bibliothèque, des salles de cours, des logements, etc. A la mort de Platon en 347, il s'éloigne d'Athènes. Il devient précepteur (éducateur) d'Alexandre le Grand en 343. Après les conquêtes d'Alexandre, Aristote revient à Athènes où il fonde le Lycée (aidé financièrement par Alexandre). De l'habitude, commune d'ailleurs à la plupart des écoles de cette époque, qu'avaient les élèves de discuter en se promenant, naquit le terme de péripatéticien qui signifie ceux qui se promènent, pour désigner les disciples d'Aristote.

Aristote est une des intelligences les plus vastes qui aient jamais existé: il est spécialiste en toutes sciences : zoologie, médecine, droit, politique, logique, philosophie, etc. Aristote passait pour avoir écrit mille livres. Ce qu'il reste de ces mille livres est bien minime. Son savoir s'est répandu en Occident par le détour de l'Orient car, en 529, lorsque les chrétiens font fermer les écoles d'Athènes pour avoir le contrôle sur le savoir, c'est en Orient que se sauvent ceux qui enseignent au lycée et à l'Académie.

Sa philosophie

Aristote est un esprit réaliste et pratique. Il s'oppose à la plupart des idées de Platon. Sa méthode serait plutôt de type scientifique : observation, analyse, interprétation, classification-classement.

La morale d'Aristote

La morale d'Aristote est exposée dans deux ouvrages principaux : L'éthique à Eudème et L'éthique à Nicomaque. Ces deux livres sont des notes prises par des étudiants d'Aristote lors de ses cours au Lycée. Pour Aristote, la morale doit être tirée de l'expérience des hommes, c'est en examinant les opinions et en discutant qu'on apprend la morale. La morale comme la politique font partie des sciences pratiques. Pour Aristote comme pour Platon, la morale est subordonné au politique.

Pour fabriquer sa morale, Aristote part du sens commun ou de ce qu'on a l'habitude de nommer « le gros bon sens ». Aristote se demande ce que pourrait être pour les hommes le bien suprême. Après un temps de réflexion et plusieurs consultations, il désigne, pour sa morale, le point de départ suivant : tous les hommes recherchent le bonheur. Par contre, même si tous les hommes sont d'accord sur cet énoncé, la plupart ne s'accorde pas sur la conception du bonheur. Qu'est-ce que le bonheur ? Comment définir le bonheur ?

Puisque les hommes n'ont pas tous les mêmes aspirations, car certains recherchent le plaisir, d'autres les honneurs, d'autres la richesse, etc. Ainsi, chacun donne au bonheur un contenu différent. Aristote en conclut qu'il ne faut pas prendre en considération ce que les hommes recherchent pour comprendre ce qu'est le bonheur, mais rechercher les conditions objectives du bonheur. En d'autres mots, cette opération consiste à savoir ce que les hommes doivent vraiment rechercher pour réaliser le vrai bonheur. Le bonheur est le chemin qui mène au bonheur. Ce chemin pour Aristote consiste en l'exercice de la vertu. C'est un exercice guidé par la volonté.

Par exemple, pour le flûtiste comme pour le sculpteur, le bonheur serait de maîtriser parfaitement son art et non pas de produire une oeuvre d'art parfaite. Il devrait en être de même pour le bonheur de l'être humain. Le bonheur est le chemin lui-même et non pas le point d'arrivée.

Quel est le chemin du bonheur pour Aristote? Pour ce philosophe, l'être humain réalise son bonheur dans la mesure où il apprend à utiliser ses habilités intellectuelles. Et pourquoi cela ? Parce que c'est grâce à la vie intellectuelle qu'il peut délibérer et faire des choix moraux. Lorsqu'il fait un choix moral, il doit tenir compte :
1. des normes de la société,
2. du plaisir à obtenir,
3. de la portée de son choix sur autrui,
4. de ce qu'il est possible de faire dans le but de viser la vertu.

Ainsi, l'homme obtient son bonheur en pratiquant la vertu. Pour Aristote, la vertu est une habitude volontaire. Toujours selon Aristote, les êtres humains sont disposés à la vertu, mais ils doivent la pratiquer pour la perfectionner. C'est à force de pratiquer la justice, la tempérance et le courage que nous devenons justes, tempérants et courageux.

Pour Aristote, il ne faut jamais être esclave de rien: ni d'un maître, ni de nos mauvais désirs. Il défendra principalement la vertu du juste milieu.

Par exemple, le courage serait le juste milieu entre la peur et la témérité ; la tempérance entre le dérèglement et l'insensibilité ; la mansuétude (disposition à pardonner et à comprendre, la bonté) entre la colère et l'apathie ; la magnanimité entre la vanité et l'humilité ; la véracité entre la vantardise et la dépréciation de soi ; l'affabilité (accueillant et bienveillant et aimable) entre l'obséquiosité (servile et trop poli) et l'esprit de chicane ; la réserve entre l'effronterie et la timidité, etc.

Pour Aristote, l'intention compte pour beaucoup. Par exemple, on peut mentir pour la bonne cause (l'espion) et faire du mal pour la bonne cause (tuer durant la guerre). Chaque situation doit être analysée dans le but de vivre dans le bonheur, même si le bonheur des uns fait le malheur des autres.

Descartes

Le bonheur pour le simple d'esprit confère au petit bonheur tranquille et béat de celui qui se satisfait d'une existence médiocre, hélas cette béatitude n'a rien à voir avec les transports que procure la contemplation du vrai et se rapproche plutôt de l'hébétude. La bêtise consiste en effet à s'étonner sans questionner et à se satisfaire d'un monde que l'on ne comprend pas et qui satisfait d'autant plus qu'il paraît incompréhensible.

Et c'est bien là ce qui gène le philosophe de voir que l'étonnement qui est la source même de la philosophie peut aussi être la source de la plus grande stupeur qui comme son nom l'indique rend stupide.

C'est la raison pour laquelle Descartes préfère parler d'admiration pour désigner notre surprise face à l'ordre d'un monde que nous voulons comprendre et réserver le terme d'étonnement à cet excès qui frappe l'esprit de paralysie (il ne faut pas oublier que le terme français -étonnement- vient du latin attonare qui signifie frapper du tonnerre).

Un tel étonnement est à l'origine de ces formules toutes faites, dont le caractère assommant n'est pas à démontrer, telle : la nature est bien faite ou pour être heureux il suffit de ne pas se poser de questions et de prendre la vie comme elle vient. Certains poussent même d'ailleurs la bêtise à son point culminant en qualifiant de telles maximes de " philosophie de la vie ".

Une telle philosophie si elle peut en effet conduire au bonheur ce ne peut être qu'à un bonheur comparable à celui de la bête sans conscience, qui ne peut que vivre en accord avec la nature pour la simple et bonne raison qu'elle est plongée en elle et ne dispose pas d'une liberté lui permettant de s'en écarter.

Epicure

Pour Epicure, dans La lettre à Ménécée8 Il est urgent de philosopher. pour remédier à cette inquiétude et se rapprocher de soi-même et de la nature afin de ne pas se laisser surprendre par la mort qui pourrait nous faucher avant même que nous ayons pu comprendre quelque chose à notre existence.

En effet ce qu'il nous faut pour accéder à ce bonheur si difficile à atteindre c'est rétablir cette union perdue avec la nature que l'homme a rompue en s'éloignant de l'animalité pour accéder à l'humanité, mais cette union ne peut se réaliser par l'immersion inconsciente dans le naturel qui est le propre de l'animal, elle ne peut se réaliser que par le moyen de l'intellect qui cherchera à comprendre (prendre avec soi) le tout dont il fait partie. Réaliser sa nature, c'est pour l'homme se penser dans la nature afin de réaliser cet accord synonyme de bonheur.

Vivre en accord avec la nature est en effet une chose difficile pour l'homme, mais c'est là la seule voie qui semble mener au bonheur.

En effet n'étant pas des dieux, nous ne pouvons nous affranchir du Tout dont nous ne sommes que des parties, mais n'étant pas des bêtes, il nous faut pour nous réaliser établir cette union par la pensée.

Et c'est là que s'établit le lien entre la question du bonheur et celle de la paresse, car ces philosophies du bonheur que nous évoquions précédemment et qui ne sont en fait que tissu d'opinions et de passions vaines, ne se caractérisent-elles pas par une paresse intellectuelle de l'esprit se laissant écraser par la difficulté de sa tâche ou se laissant dominer par le corps.

Kant

Pour Kant, ce qui est intéressant c'est le bonheur humain, le bonheur de celui qui en tant qu'homme ne se satisfait pas d'une nature animale qui lui est donnée, mais se doit de réaliser sa nature d'homme qui est à conquérir.

Pour le plus grand nombre cette conquête se réduit à la quête du plaisir immédiat et à la satisfaction de tous nos désirs, le bonheur consisterait donc alors en ce que Kant nomme justement un idéal de l'imagination irréalisable parce qu'en total désaccord le plus souvent avec la réalité.

Et bien entendu ceux là même qui réclament un tel bonheur se désolent et se rendent malheureux car jamais la réalité ne les satisfait, eux qui demandent l'impossible.

Montaigne

« Tout entier et tout nu » La pauvreté affective de la vie de Michel Eyquem de Montaigne surprend tout lecteur un peu attentif des Essais. A l'exception notable de la passion qu'il éprouva pour Etienne de la Boétie, son existence, vue côté coeur, paraît d'une désolante aridité.

Lui qui met à si haut prix le bonheur de la « conférence », c'est-à-dire de la conversation, de la communication, va s'enfermer dans la solitude intérieure.

Si Montaigne et son oeuvre ont fait l'objet de très nombreuses études, souvent de haute qualité, si ces recherches ont permis d'éclairer sa biographie, les sources des Essais, leur influence ; si sa philosophie morale a été abondamment et pertinemment commentée, et souligné son rôle dans la formation de ce qu'on peut appeler « l'esprit français » ; si l'originalité du livre, la richesse, la saveur, la sensualité de sa langue, son bonheur dans les métaphores, son parler vivant « simple et naïf, tel sur le papier qu'à la bouche » ont été vantés à bon droit, par contre, son caractère, sa vie intime, ses relations avec ses proches furent plus négligés.

Nietzsche

Pour le plus petit comme pour le plus grand bonheur, il y a toujours une chose qui le crée : le pouvoir d'oublier, ou, pour m'exprimer en savant, la faculté de sentir, pendant que dure le bonheur, d'une façon non-historique. Celui qui ne sait pas se reposer sur le seuil du moment pour oublier tout le passé, celui qui ne se dresse point, comme un génie de victoire, sans vertige et sans crainte, ne saura jamais ce que c'est que le bonheur, et, ce qui est pire encore, il ne fera jamais rien qui puisse rendre heureux les autres.

Imaginez l'exemple extrême : un homme qui ne posséderait pas du tout la faculté d'oublier, qui serait condamné à voir en toutes choses le devenir. Un tel homme ne croirait plus à sa propre essence, ne croirait plus en lui-même; tout s'écoulerait pour lui en points mouvants pour se perdre dans cette mer du devenir ; en véritable élève d'Héraclite il finirait par ne plus oser lever un doigt. Toute action exige l'oubli, comme tout organisme a besoin, non seulement de lumière, mais encore d'obscurité. Un homme qui voudrait sentir d'une façon tout à fait historique ressemblerait à celui qui serait forcé de se priver de sommeil, ou bien à l'animal qui devrait continuer à vivre en ne faisant que ruminer, et ruminer toujours à nouveau. Donc il est impossible de vivre sans se souvenir, de vivre même heureux, à l'exemple de la bête, mais il est absolument impossible de vivre sans oublier.

Ou bien, pour m'expliquer sur ce sujet d'une façon plus simple encore, il y a un degré d'insomnie, de rumination, de sens historique qui nuit à l'être vivant et finit par l'anéantir, qu'il s'agisse d'un homme, d'un peuple ou d'une civilisation. Considérations inactuelles, II (1874), §1 Traduction de Henri Albert (Société du Mercure de France, 1899).

Pascal

Il convient d'ailleurs ici de préciser que nous n'entendons pas par paresse l'absence d'activité physique mais la torpeur de l'intellect par laquelle bon nombre d'entre nous se laissent gagner en se livrant à une vaine agitation qui n'est que divertissement au sens pascalien du terme.

Divertissement. Les hommes n'ayant pu guérir la mort, la misère, l'ignorance, ils se sont avisés, pour se rendre heureux, de n'y point penser.

Platon

Comme le fait remarquer Platon dans Le Gorgias ceux qui réfléchissent pas sont comparables à des passoires qui voudraient se remplir :

En effet, chez les hommes qui ne réfléchissent pas, (...) ce lieu de l'âme, siège des passions, est comme une passoire percée, parce qu'il ne peut rien contrôler ni rien retenir - il exprime ainsi l'impossibilité que ce lieu soit jamais rempli.

Il ne peut donc là y avoir de bonheur véritable dans la soumission aux passions et à la tyrannie des désirs poursuivis sans discernement.

Pythagore

Pythagore : L'immortalité de l'âme et la réminiscence.
Le problème est de savoir comment on peut parvenir au savoir immuable dans un monde sensible et mouvant. Comment le savoir véritable est-il possible ?
Ici, c'est la théorie pythagoricienne sur l'immortalité de l'âme qui vient au secours de Platon : savoir c'est se souvenir.

L'immortalité de l'âme.
Pour Pythagore les âmes sont liées au corps à titre de châtiment. Le corps est une prison dans laquelle la divinité les a jetées pour les punir, et il y a migration de l'âme (Karma) en des corps différents, ce qui est une pénitence. L'âme a le pouvoir de se purifier au cours du cycle de ses igrations et si elle le mérite, elle atteint le bonheur de la séparation d'avec le corps. Platon adopte cette théorie dans son ensemble. De même qu'il y a deux mondes (sensible et suprasensible, intelligible), de même l'homme est double et appartient aux deux mondes: par le corps il est attaché au monde sensible, par l'âme au monde intelligible.

L'âme est immortelle ; elle a préexisté à la naissance de l'homme dans ce monde et survivra à sa mort. Elle est parente des Idées qu'elle a contemplées jadis, elle en possède le savoir. Mais l'âme s'est détachée des Idées, elle est tombée dans le monde sensible, elle est prisonnière du corps. "Séma soma": le corps est le tombeau (ou la prison) de l'âme. Bref, le souvenir des Idées s'est considérablement obscurci.

Rabelais

Bonheur pour tous
1.2 Pronostics pour l'année perpétuelle
1.2.1 Les maladies de cette année

Cette année, les aveugles ne verront que bien peu, les sourds entendront assez mal, les muets ne parleront guère, les riches se porteront un peu mieux que les pauvres, et les gens en bonne santé mieux que les malades.

Plusieurs moutons, boeufs, pourceaux, oisons, poulets et canards mourront, mais la mortalité ne sera pas si cruelle chez les singes et les dromadaires.

Vieillesse sera incurable cette année à cause des années passées.

Ceux qui seront pleurétiques auront grand mal au côté. Ceux qui auront des diarrhées iront souvent au cabinet. Les catarrhes descendront cette année du cerveau jusqu'aux membres inférieurs. Le mal des yeux sera fort contraire à la vision. En Gascogne, les oreilles seront courtes et rares plus que de coutume.

Et quasi universellement régnera une maladie bien horrible et redoutable, maligne, perverse, épouvantable et déplaisante, laquelle terrifiera le monde ; sous son influence, plusieurs ne sauront de quel bois faire flèche, et bien souvent chercheront à s'en tirer en rêvassant, en raisonnant sur la pierre philosophale et les oreilles de Midas. Je tremble de peur quand j'y pense ; car je vous dis que cette maladie sera une épidémie, et Averroès (Colliget, VII) l'appelle "manque d'argent".

Rabelais, Pronostics pantagruélins certains, véritables et infaillibles pour l'année perpétuelle (extrait), 1532

Rousseau

Le bonheur aux Charmettes

Ici commence le court bonheur de ma vie; ici, viennent les paisibles, mais rapides moments qui m'ont donné le droit de dire que j'ai vécu. Moments précieux et si regrettés! Ah! recommencez pour moi votre aimable cours, coulez plus lentement dans mon souvenir, s'il est possible, que vous ne fîtes réellement dans votre fugitive succession. Comment ferai-je pour prolonger à mon gré ce récit si touchant et si simple, pour redire toujours les mêmes choses, et n'ennuyer pas plus mes lecteurs en les répétant que je ne m'ennuyais moi-même en les recommençant sans cesse ? Encore si tout cela consistait en faits, en actions, en paroles, je pourrais le décrire et le rendre en quelque façon ; mais comment dire ce qui n'était ni dit, ni fait, ni pensé même, mais goûté, mais senti, sans que je puisse énoncer d'autre objet de mon bonheur que ce sentiment même ? Je me levais avec le soleil, et j'étais heureux; je me promenais, et j'étais heureux ; je voyais Maman, et j'étais heureux; je la quittais, et j'étais heureux; je parcourais les bois, les coteaux, j'errais dans les vallons, je lisais, j'étais oisif ; je travaillais au jardin, je cueillais les fruits, j'aidais au ménage, et le bonheur me suivait partout: il n'était dans aucune chose assignable, il était tout en moi-même, il ne pouvait me quitter un seul instant.

Rien de tout ce qui m'est arrivé durant cette époque chérie, rien de ce que j'ai fait, dit et pensé tout le temps qu'elle a duré, n'est échappé de ma mémoire. Les temps qui précèdent et qui suivent me reviennent par intervalles ; je me les rappelle inégalement et confusément : mais je me rappelle celui-là tout entier comme s'il durait encore. Mon imagination, qui dans ma jeunesse allait toujours en avant, et maintenant rétrograde, compense par ces doux souvenirs l'espoir que j'ai pour jamais perdu. Je ne vois plus rien dans l'avenir qui me tente; les seuls retours du passé peuvent me flatter, et ces retours si vifs et si vrais dans l'époque dont je parle me font souvent vivre heureux malgré mes malheurs.

Shopenhaueur

Schopenhauer fut professeur à Berlin durant quelques semaines en 1820, mais ses cours n'eurent que peu de succès, les étudiants lui préférant les cours de Hegel. Son ouvrage principal, Le Monde comme volonté et comme représentation (1818), n'eut quasiment aucun lecteur. Mais les Parerga et Paralipomena (1851) le rendirent célèbre. Les disciples accoururent à Francfort, et Wagner lui dédicaça L'Anneau des Niebelungen en 1853. Il mourut en pleine gloire en 1860. La philosophie de Schopenhauer fut influencée par Platon et par Kant, dont il reprendra, tout en la critiquant, la théorie de la connaissance exposant la distinction du "phénomène" et de la "chose en soi". Elle trouva également dans les doctrines religieuses indiennes et dans le bouddhisme, que le romantisme allemand découvrait, la confirmation de sa pensée.

Il fut l'adversaire déclaré de Hegel qu'il qualifie, dans ses notes, d'" écrivailleur d'absurdité et détraqueur de cervelle ". Schopenhauer pose le "vouloir-vivre" comme une puissance sans but et sans repos, n'engendrant en nous que souffrance et nous plongeant dans une éternelle douleur. Aussi faut-il parvenir à l'anéantissement suprême de ce vouloir-vivre, et se détacher de lui de manière à atteindre le Nirvana qui met un terme à la souffrance. La volonté, vouloir-vivre aveugle et universel, commun à toutes les réalités physiques, vivantes et humaines, se situe au centre de la pensée de Schopenhauer.

Il en va de même pour la notion de représentation qui est conçue de façon kantienne comme l'acte par lequel l'esprit détermine ses propres objets à travers les formes pures de l'intuition sensible. Schopenhauer voit dans l'homme un être profondément métaphysique, s'étonnant devant le monde et aspirant à l'absolu. Cet être métaphysique reste voué, comme tout ce qui existe, au malheur et à la souffrance. Le fondement de l'existence est la douleur. Dans cette perspective, le bonheur n'a aucune positivité : c'est la simple suspension de la souffrance.

Schopenhauer complète ce point en établissant une hiérarchie des moyens qui, selon lui, nous permettent de sortir de la souffrance : tout d'abord il y a l'art, qui nous fait faire le premier pas en direction de la contemplation pure ; puis il y a la morale qui, grâce au sentiment de pitié, nous fait sortir de notre égoïsme premier ; et enfin il y a le renoncement à tout vouloir vivre, qui nous détourne de toute représentation.

La force et le génie de Schopenhauer résident bien dans le fait d'avoir postulé que le flux de représentations, qui constitue la relation de l'homme au monde, n'est ni purement subjectif, ni transcendant, mais ancré dans la volonté de la nature se voulant elle-même. La volonté explique, en effet, mieux que tout autre chose, pourquoi il n'y a pas de sujet sans objet, ni d'objet sans sujet. Par la volonté d'une vie voulant vivre en nous comme dans la nature, il devient possible de comprendre pourquoi nous ne pouvons pas ne pas penser, et pourquoi rien n'est insignifiant, neutre ou muet dans la nature.

Socrate

A- Le bonheur consiste à s’adonner à tous les plaisirs (Calliclès)

2. (7 à 27) Réponse : celui qui règle sa conduite selon la raison, qui ne fait donc pas ce qu'il veut, qui se refuse certains désirs ou plaisirs, est un lâche. Il n'est pas libre, mais esclave (a besoin d'un maître). N'a pas le courage d'assumer ses passions.

La vie la meilleure est la vie, non pas conforme à la raison, aux lois, aux conventions, mais à la nature.

Cf. "juste naturel" = nature réfère ici, non à la morale mais à la puissance, la force qui caractérise les êtres naturels

Lois = synonyme seulement de contrainte, de soumission; on ne peut être libre en obéissant à des lois

Impératif moral : fais tout ce qui te fais plaisir. Alors tu seras libre et heureux.

4. Réponse : Cet état que Socrate appelle le bonheur, c'est le malheur car c'est une vie de pierre ou de cadavre; aucune satisfaction dans le repos (l.33)

Cf. aussi 62-65 : homme tempérant, qui ne se laisse pas aller à tous ses plaisirs, n'a plus aucun plaisir, et donc, ne ressent plus rien. C'est une vie de pierre ou de cadavre que nous loue Socrate! -Qui souhaiterait une vie dans laquelle on n'ait aucune expérience agréable?

B- Le bonheur consiste dans la tempérance (Socrate) (vertu caractéristique du sage, consistant à avoir une attitude correcte, mesurée, modérée, face aux désirs, plaisirs, passions)

1. (1 à 6) Thèse : la vie bonne, qui mérite vraiment d'être choisie, est une vie dans laquelle on se "commande à soi-même". Ie : tout comme dans la cité on doit obéir aux lois, dans la conduite de la vie, on doit obéir à la raison. Il ne faut pas se laisser aller à tous ses désirs et passions, mais les réprimer. C'est pour cela que les lois, morales ou politiques, existent.

3. (28-88) Critique : la thèse de Calliclès est auto-contradictoire, car elle contredit la définition même du bonheur (repos, tranquillité, ne manquer de rien) (28-32).

En effet, cf. deux métaphores ( passoire-35-46- et tonneaux percés, 48-61) : l'homme de plaisir est insatiable et jamais satisfait, il ressemble à un tonneau percé : comment donc pourrait-il être heureux s'il n'est jamais satisfait?

la vie que nous propose Calliclès est une vie dans laquelle on est condamné à manquer de tout sans arrêt : Calliclès ne sera jamais heureux (ni à la limite personne); en effet
-le désir est manque; -le manque est souffrance car je manque toujours de ce que je désire; -or je ne désire jamais ce que j'ai puisque le désir est manque;

D'où le "cercle du manque" : tantôt je désire ce que je n'ai pas, et j'en souffre; tantôt j'ai ce que dès lors je ne désire plus; On désire ce qu'on n'a pas, donc on ne désire plus ce qu'on a -qu'on désirera à nouveau si on le perd.

=Vie d'insatisfaction, car le désir engendre le désir; vie où on s'échappe à soi-même, où on souffre (cf. 66-67 : tout s'en va tout le temps)

La vie où on se gratte tout le temps (73-81) = renvoie au fait que c'est une vie d'agitation incessante. Pas de tranquillité

Spinoza

Si le bonheur est impossible pour l'homme ordinaire, celui que Spinoza nomme le vulgaire - sans que ce terme ait sous sa plume une signification péjorative ou méprisante, il désigne simplement l'ignorant, l'homme du commun pour qui ne s'est pas faite l'heureuse rencontre avec la philosophie - est-il envisageable pour le philosophe, qui par définition vit en quelque sorte en décalage par rapport à lui-même, la nature, ainsi que dans sa relation à autrui.

En effet plutôt que bonheur la philosophie est d'abord inquiétude, le philosophe est en quête de vérité et c'est d'ailleurs pour cela qu'il questionne et se questionne.

Une telle démarche interrogative suppose donc une distance par rapport à soi-même et au monde ; comment le bonheur pourrait-il trouver sa place dans une telle distanciation ?

Voltaire

La conception du bonheur : Le bonheur insiste sur l'aspect matériel des plaisirs. C'est un libertinage modéré, vertueux. Voltaire parle d'honnêteté (au 18ème : perfection). Voltaire associe en effet le goût du luxe des plaisirs et une notion morale (honnêteté). Cet aspect est mis en relief au vers 12 ("tout honnête") il généralise cette idée avec l'emploi de l'adjectif indéfini "tout" et présente ainsi une humanité exemplaire, idéale. Il ne prône pas la débauche, ni le relâchement des m?urs. Il propose un équilibre entres les plaisirs et la vertu, son modèle serait un épicurisme modéré.

Voltaire situe l'homme dans la perspective de son épanouissement ici-bas. Pour lui, ce qui est choquant à l'époque, la recherche du bonheur terrestre l'emporte sur l'attente du Salut Eternel. Ce texte est provocateur, insolent, libertin car il contredit la conception du bonheur propre à la religion. Il se moque des dévots et de tous les nostalgiques d'un bonheur ancestral. Il invite à un libertinage qui ne perd pas de vue la morale (à la différence de ce que propose Sade et Laclos).



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